« J’ai perdu Albert » de Didier Van Cauwelaert

En entamant le #ChallengeLecture2018 des Éditions J’ai lu, mon objectif premier était de renouer avec la lecture. En ce mois d’août, je peux d’ores et déjà dire que l’objectif est pleinement atteint : avec 11 livres à mon actif – plus quelques livres entamés – depuis le 1er janvier, j’ai non seulement considérablement enrichi ma bibliographie personnelle mais j’ai surtout renoué avec le plaisir de me perdre dans un livre. Le #ChallengeLecture a ceci d’intéressant qu’il vous invite à sortir de votre zone de confort, à découvrir de nouveaux horizons sans jamais, pour autant, rompre brutalement avec les habitudes qui sont les vôtres.

Les critiques que j’écris après chacune de mes lectures contribuent à amplifier les effets du #ChallengeLecture en me contraignant à porter un regard rétrospectif – et souvent à chaud -, sur mes lectures. J’avoue n’éprouver aucun plaisir à lire pour la beauté du geste : chaque lecture doit me nourrir. C’est la raison pour laquelle, contrairement aux films, je rechigne à me replonger dans d’anciennes lectures.

Cette fois-ci, c’est donc dans un roman sur une personnalité historique que j’ai cherché de quoi me sustenter. Mis en appétit par l’idée de base, J’ai perdu Albert de Didier van Cauwelaert m’a cependant laissé sur ma faim, et c’est le moins que l’on puisse dire.

Mais commençons par le commencement.

Chloé est une médium dont la notoriété et l’influence ne sont pas à démontrer. Ecoutée jusque dans les plus hautes sphères économiques et diplomatiques, elle tient son pouvoir de l’esprit qui l’habite depuis sa plus tendre enfance : Albert Einstein, himself ! Pour sa part, Zac est un apiculteur divorcé, endetté et au bord du suicide qui travaille en tant que serveur dans un café de la Gare Bruxelles-Midi pour sauver tout ce qui lui reste : quelques ruches en pleine périclitation. Chloé et Zac. Deux personnages que tout sépare jusqu’au jour de leur rencontre, jour où Chloé a perdu Albert… et où Zac a commencé à cohabiter avec lui.

J’ai perdu Albert, issu d’un choix personnel, avait éveillé chez moi une certaine curiosité pour ne pas dire des attentes : dans ce cas, la déception rode toujours telle une charogne à l’affût. Et si je n’ai pas trouvé de quoi me nourrir, ma charogne, elle, a pu se repaître. Ce roman m’a déçu par sa paresse et son manque de profondeur. De toute évidence, après avoir, sans discontinuer depuis 2007, publié un roman chaque année, J’ai perdu Albert est LE Didier van Cauwelaert pour l’année 2018. Un roman qui, dès son écriture et de l’aveu même de son auteur, se préparait déjà à connaître une seconde vie sur grand écran avec Stéphane Plaza et Julie Ferrier dans les rôles de Zac et Chloé. Rendez-vous dans les salles obscures, le 12 septembre 2018.

Dans une interview accordée à Europe 1 en mai dernier, Didier van Cauwelaert déclarait : « Ce qui m’intéresse depuis toujours, c’est ce que notre imaginaire déclenche. » Chez moi, l’imaginaire de Didier van Cauwelaert n’a hélas rien déclenché d’autres que des espoirs déçus.

Déçus non pas tant par le fond que par la forme. L’intrigue autour de l’esprit d’Albert Einstein, ses motivations, sa complexité, est plutôt intéressante, d’autant que l’on sent l’attachement que porte Didier Van Cauwelaert au Prix Nobel. Si les personnages sont assez peu attachants, car relativement caricaturaux, leur évolution est à mes yeux mal dosée, Chloé se découvrant des sentiments du jour au lendemain pour Zac. Dans ce roman, tout va trop vite : impossible pour les lecteurs que nous sommes de nous reposer, de réfléchir, de nous interroger sur les intentions des personnages et de l’auteur. Les transitions sont quasi absentes, comme inutiles au yeux de l’auteur. Le défaut essentiel de ce roman, pour moi, est d’avoir été écrit en même temps que l’adaptation cinéma : j’ai ainsi eu l’impression de lire un scénario, une ébauche de roman, un texte mal dégrossi, aux dialogues pauvres et au style tout simplement absent.

Je reconnaîtrais en tout cas un mérite à Didier van Cauwelaert : celui d’avoir attiré mon attention sur la personnalité d’Albert Einstein dont il a su esquisser la subtilité et la complexité. Son esprit méritait cependant peut-être mieux que cette histoire creuse.


2 défis réalisés sur 40, dans le #ChallengeLecture2018 :

  • Un roman sur une personnalité historique
  • Un livre publié en 2018

2 réflexions sur « « J’ai perdu Albert » de Didier Van Cauwelaert »

  1. Si le livre est… bof, j’ai aimé lire la critique.
    Mais, non je ne lirai pas ce livre. Ou bien, si peut-être, si je le trouve à la bibliothèque municipale.

    1. Merci Solène pour votre commentaire. Et si par hasard vous tombez sur le livre, lisez-le, c’est toujours intéressant de se forger son propre avis. N’hésitez pas à revenir l’échanger.

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