« Par la force des arbres » d’Édouard Cortès

Éleveur ovin confronté à la crise, Édouard Cortès est contraint de liquider sa ferme et de vendre son troupeau. « Berger devenu brebis égarée », l’auteur décide alors de se ressourcer dans une forêt du Périgord où il vivra seul, pendant trois mois, dans une cabane nichée entre les rameaux d’un arbre.

Dans cet ouvrage autobiographique, Édouard Cortès nous raconte son périple immobile. Un voyage qui piquait ma curiosité mais qui m’aura finalement laissé de bois, hermétique que j’ai été à cette lecture.

« Ma cabane est une tentative maladroite de reconstruire ce qui est brisé en moi. Un pas en avant par un pas de côté » nous confie l’auteur dans les premières pages. Hélas, son témoignage est une entreprise à mon sens tout aussi maladroite dans la mesure où le voyage intérieur qu’entreprend Édouard Cortès est noyé sous des pages et des pages de contemplation, parfois béate, de la nature.

Car dans les faits, il n’y a pas de voyage intérieur. L’auteur ne s’interroge plus vraiment sur son appartenance à la société, sur sa place parmi les humains : son voyage est entrepris depuis longtemps et sa cabane dans les arbres n’en est que la conclusion d’une longue réflexion. J’avoue que ce récit-là ne m’intéresse tout simplement pas et que mon intérêt pour le témoignage d’Édouard Cortès s’est éteint au moment même où il s’installait dans sa cabane.

Par la force des arbres s’adresse aux convaincus, aux amoureux de la nature, à celles et ceux qui partagent le regard d’Édouard Cortès sur le monde. L’auteur ne cherche nullement à nous convaincre, ni même à nous éduquer : il partage simplement son expérience. Elle inspirera qui voudra être inspiré.

Cependant, en tant que lecteur, j’ai regretté que le style très lyrique de l’auteur écrase la lecture sous les tentatives de belles phrases et, hélas, noie dans la masse certaines phrases qui méritaient d’être mises en valeur. J’ai ainsi le sentiment d’avoir été privé de moments de méditation et, à mon tour, de contemplation. J’aurai préféré la spontanéité d’un journal de bord : les notes personnelles que cite parfois Cortès m’ayant paru plus « réelles ».

Difficile donc d’apprécier un ouvrage qui, de toute évidence, ne s’adressait pas encore à moi.

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