« The Expanse 1 – L’éveil du Léviathan » de James S.A. Corey

C’est dans un univers où l’Homme peuple désormais tout ou partie du système Solaire que s’ouvre la saga « The Expanse » avec ce premier tome intitulé L’éveil du Léviathan. On y suit alternativement les péripéties de l’Inspecteur Miller, un policier stationné sur Cérès, une planète naine nichée au cœur de la ceinture d’astéroïdes (entre Mars et Jupiter), et les mésaventures du Capitaine Holden et de son équipage.

Le premier enquête sur la disparition – ou plutôt la fugue – de Juliette Mao, fille d’une influente famille martienne ; les seconds échappent à la destruction intentionnelle du vaisseau Canterburry alors qu’il s’était détourné pour répondre à un appel de détresse. Deux évènements bien évidemment liés et qui seront l’étincelle allumant le brasier de la guerre entre Mars, l’Alliance pour les Planètes Extérieures (APE) et la Terre.

Ambitionnant de dépoussiérer le genre du space opera, Daniel Abraham et Ty Franck (qui se « cachent » derrière James S.A. Corey) proposent en tout cas un univers très réaliste qui n’est pas sans rappeler l’ambiance d’un Total Recall ou d’un Alien : ça tombe bien, Ty Franck revendique ce dernier comme source d’inspiration. Les auteurs ne cherchent pas à créer de « pseudo-références », on navigue ici dans un univers familier : l’action se passe dans le système solaire, les vaisseaux mettent des semaines voire des mois pour aller d’un point A à un point B, on se détend en allant au bar pour boire une bière devant un match de football américain, on cite des œuvres contemporaines. Les personnages eux-mêmes, notamment Miller, sont relativement stéréotypés, voire stylisés, pour nous offrir des repères connus afin de se concentrer sur ce qui les motive et ce qu’ils ressentent. J’ai apprécié qu’au-delà des clichés, on prenne le temps de s’intéresser à ces personnages, d’interroger les stéréotypes qu’ils incarnent.

Au final, les auteurs ne réinventent pas le genre, ils l’actualisent et semblent surtout attachés à raconter une bonne histoire. Si le roman souffre par moment de quelques facilités, les 696 pages qui le composent nous proposent un récit équilibré et plutôt bien rythmé, avec son lot de surprises et de découvertes, surtout si l’on considère qu’il s’agit du premier tome d’une saga qui en comptera au total neuf. A ce titre, L’éveil du Léviathan offre une mise en bouche qui nous donne envie de lire la suite, sans pour autant nous laisser sur notre faim. Il faudra cependant que les auteurs, au-delà de mixer les genres, parviennent à nous surprendre, à nous faire sortir du confort des références connues : pour l’heure, ça manque encore de personnalité, pour ne pas dire d’originalité.

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