
Edition : C’est beau la guerre | Au diable vauvert
Mon épouse avait éveillé ma curiosité pour « C’est beau la guerre » de Youssouf Amine Elalamy. Et effectivement, que c’est beau la guerre sous cette plume.
Le roman est divisé en 4 parties : la première place la barre très haut avec un style qui décrit le théâtre d’une guerre sans doute inspirée du conflit syrien avec une force vibrante dans les mots mais aussi dans le point de vue adopté. Les deux autres parties, un peu plus feutrées amènent à s’approprier ce qu’implique l’exil forcé. Plus que des mots, l’auteur parvient à mettre des émotions sur ce que peuvent vivre les migrants. La dernière partie, dénote davantage, laissant place aux portraits de femmes écorchées par la guerre, des vies brisées à reconstruire y compris pour le narrateur.
On se relève et on voit cette jeune maman assise sur une banquette, les jambes croisées, les yeux retournés comme si elle avait cherché à voir ce qui se passait derrière elle. Elle tient son bébé dans les bras et lui donne le sein. La petite bouche suce et tire vers elle le liquide blanc qui coule doucement du téton de la maman. Le bébé continue à téter et ne sait toujours pas qu’elle a reçu une balle dans le dos. On regarde et on attend ce moment où la mère se transformera en ange et où l’enfant ne se nourrira plus que de lumière.
Au final, un roman que je reverrai de redécouvrir lors d’une lecture publique, tant j’ai eu de plaisir à le lire à voix haute, même si j’ai parfois eu l’impression de lire quatre romans différents.
Envie de lire d’autres romans de cet auteur en tout cas. Et vite.