« L’usine » de Hiroko Oyamada

Dans ce roman, nous suivons 3 protagonistes qui partagent pour points communs d’être employés à L’Usine, véritable ville-entreprise, et de s’interroger sur le sens de leur travail. Il faut dire qu’entre celle qui est affectée à l’annexe du service reprographie en charge de la destruction des documents et celui à qui l’on demande de corriger des documents qui finissent, inlassablement, par revenir bourrés de nouvelles fautes, il y a de quoi s’interroger. Et que dire de ce chercheur spécialisé dans l’études des mousses à qui l’on confie la mission de végétaliser les toits de L’Usine, mais à son rythme, sans trop de pression… et puis si ça ne mène à rien, tant pis.

A l’Usine, c’est chaque jour la même chose : je me réveille, je prends le petit déjeuner, je marche, je monte parfois dans un bus, je déjeune dans une cantine, puis je me remets à arpenter l’Usine, éventuellement je m’enferme dans mon labo pour fabriquer des échantillons, les classer ou entrer des données sur mon ordinateur, et ensuite je dîne, prends un bain et vais me coucher. Jusqu’à quand cela va -t-il durer ?

Plus que décrire une société où le travaille abrutit l’Homme, j’ai sentiment que ce roman anticipe la nécessité qu’il y aurait à trouver une occupation à l’Homme tant son influence sur l’appareil productif a été réduit à peu de chagrin. Mais en même temps, je dis ça parce que c’est l’angle d’attaque que j’aurais lire et explorer de ce roman, mais j’ai la plus grande des difficultés à savoir où l’auteur veut nous emmené. Ses intentions sont feutrées et le roman en perd de sa puissance par une démarche sans doute trop abstraite.

Il y a pourtant de réelles qualités narratives, ne serait que pour parvenir à nous faire ressentir l’ennui de ces vies qui semblent dépourvues de sens, sans pour autant nous ennuyer. Mais on ne peut s’empêcher de refermer ce livre en s’interrogeant sur ce qu’il avait à nous dire.

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